ythique toujours, LA partie de pelote appartient à l’imaginaire peyrehoradais, à l’histoire peyrehoradaise. Plus qu’un sport, c’est LE JEU qui fait vibrer les gradins, les cœurs et parfois les porte-monnaies. On trouve en effet trace d’une section «sports nautiques et pelote basque» lors de la création de l’association l’Aspremontoise dont les statuts furent déposés le 24 décembre 1920.
Cette commission était animée par William Bartlet, sandalier, Albert Dutauzia, maréchal-ferrant et Marcel Darrieussecq, carrossier.
On ignore encore quels étaient tous les lieux où se tenaient les parties avant la construction du glorieux fronton de centre ville mais il est évident que la
construction du “jeu de paume” à l’école des garçons dès la fin du XIXe siècle avait favorisé la découverte de ce jeu et l’engouement des jeunes Peyrehoradais qui
profitaient de tous les instants de liberté pour échanger quelques balles.
À vrai dire, la ville était peuplée de “frontons” ! les grands murs aveugles en ville ou à la campagne servaient à tous les champions en herbe qui
rêvaient de victoires futures. Bien sûr, il y avait parfois des dégâts et souvent de grosses colères des adultes, mais on
n’arrête pas la marche de l’Histoire pour une tuile ou un carreau…
Les origines de la pelote
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Les jeux de balle sont probablement aussi vieux que l'humanité. Ils étaient pratiqués dans l'antiquité à Thèbes ou à Athènes comme en témoignent des fresques qui y ont été retrouvées ainsi que chez les Mayas et les Aztèques, perfectionnés au Pays Basque depuis le XVIIIe siècle pour devenir cette «pelote» qui provoqua la passion des Peyrehoradais et amena tout naturellement la mise en place d’une infrastructure indispensable: le fronton qui vint remplacer l'ancestral jeu de paume.
Le premier fronton de Peyrehorade
Il a été construit suite à une décision du conseil municipal en 1924 sous la magistrature d’Amédée Labarthe.
Ci-contre, Amédée LABARTHE
Commencé en mars, il fut terminé au début du mois d’août de la même année. Situé en plein centre ville à l’emplacement actuel du marché couvert, il était prolongé par la halle où se tenait le marché aux grains, il mesurait 7,50 m. de haut pour 12 de large et 28 de long.
Il faisait partie des "grands frontons" des années 20 et le Peyrehorade Sports Pelote, l’un des premiers club structurés du Comité
des Landes, appelée maintenant Ligue des Landes de Pelote Basque.
Il devint rapidement le rendez-vous de tous les jeunes Peyrehoradais où se tenaient des parties acharnées et dont les supporters n’étaient pas avares de
commentaires. Ceux de Marthe et Étienne Vivensang, aux dires des anciens, n’étaient pas les moindres. Frère et sœur, ils étaient
handicapés moteurs mais suivaient les sportifs locaux partout où ils allaient.
De cette époque du petit fronton, on se souvient des champions Léon Lesgourgues et Adrien Urbain “à la main de fer" ou encore du docteur Pinatel, président de la section et “accrocheur en diable’’ lors des parties peyrehoradaises.
Pendant la guerre le fronton servit plus souvent de
stationnement pour le matériel militaire allemand que pour jouer à la pelote.
Après guerre vint l’époque de Georges Berrocq, Jean Cibé, Jacques Urbain ou
Diribarne qui avec “ l’inoxydable Léon Lesgourgues ’’ glanèrent quelques titre de champions des Landes.
Ces glorieux pelotaris n’étaient pas les seuls à utiliser ce mur au cœur de la ville.
Un groupe de jeunes filles, au nom ambitieux, “Les Invincibles Basquaises Peyrehoradaises’’, Thérèse, Maryse, Christiane, Lulu, Solange, Lili, Nénette, Yettou, etc. se retrouvaient tous les dimanches après-midi à partir de 13 heures sous l’œil vigilant de l’abbé Ernest Soteras pour disputer des parties de pala qui n’avaient rien à envier aux défis de ces messieurs.
Le deuxième fronton de Peyrehorade
Le deuxième fronton de Peyrehorade, place du Sablot sera inauguré le 5 juin 1949 par monsieur Pierre Labat, maire de la commune. Il avait des dimensions bien plus conséquentes : haut de 9,20 m, large de 16 m et long de 60 mètres. Ces mensurations autorisaient la pratique de nouvelles spécialités en plus de la main nue : la paleta gomme pleine et la paleta cuir ou chistera joko garbi.
La plaquette des festivités de l'inauguration du Fronton
Au-delà de l'impact de cette manifestation, cette plaquette nous donne à connaître de la richesse des commerces du chef-lieu de canton en cette moitié du XXe siècle.
La cancha, au fond du fronton était en terre battue, les vingt derniers mètres qui pouvaient rapidement se fermer, contenaient des arènes où se tenaient des courses de vaches enfiévrées pendant les fêtes patronales.
D’autres lieux de pratique
Il existait aussi dans notre ville un trinquet (trinquet Récalde) malheureusement soustrait à la pelote pour être transformé en entrepôt depuis plusieurs décennies. Il est possible de le voir encore dans la rue… “du Trinquet’’.
Ci-contre,
les restes délabrés du Trinquet Récalde
Ci-dessous,
Le fronton de l'ancienne École de garçons, devenue École
Jean Rameau et le "préau-trinquet" au même endroit.
Pour être complet sur les anciens lieux destinés à ce qui est probablement l'un des plus anciens jeux de l'humanité, il faut mentionner l'ancien ''jeu de paume'' devenu fronton de l'école communale, actuelle "École Jean Rameau'' ou ancienne ''École des Garçons''. Avec certains instituteurs de l'époque ils firent beaucoup pour faire aimer la pelote par les jeunes de la commune et le petit préau construit primitivement pour les cours de gymnastique servait aussi à des parties acharnées.
De nouveaux joueurs marqueront la vie du fronton du Sablot : Francis Dussarat et Jean Claude
Lamarque, finalistes en championnat de France de Paleta Gomme ; Dominique Larrère et Michel Pinaquy, champions des Landes à main nue en 1976 et 77 puis
finalistes en Championnat de France.
On y joua aussi à Paleta Cuir mais le principal problème de ce magnifique fronton de
place dite “libre’’ fut que, durant ses dernières années d’existence en tant que tel, son accès y était limité aux possesseurs des clés…
Le fronton actuel et autres lieux
En 1990/91, la municipalité menée par un ancien joueur de pelote, Jean Cibé, prit la décision de le couvrir pour en faire l’actuelle “Salle d’Aspremont’’ et de reconstruire un nouveau mur à l’extrémité sud-est de la place du Sablot. C’est l’actuel “ fronton Jean Cibé ’’ qui, depuis son édification, a été à plusieurs reprises le théâtre de finales du championnat des Landes et de France.
C’est aussi en partie grâce à lui que le chistera Joko Garbi a prit son essor et que de nouveaux joueurs sont venus animer la vie des bords du Gave.
Parmi ces joueurs, il faut citer Yves Marzat formé à Salies, Christophe Poueymidou et “Kiki’’ Guillemin venus de Bidache pour offrir en 1998 et 99 à Peyrehorade les deux titre nationaux qui manquaient à son palmarès. On notera aussi plusieurs participations des jeunes de l’école de chistera aux finales du championnat de France et un titre national en UNSS Pelote.
Parallèlement, la paleta gomme féminine renaît et se développe pour conduire Marion, Fabienne, Alexandra, Christelle, Mélanie, Charlotte et toutes les autres filles du club de Peyrehorade sur les canchas des Landes, de Lit et Mixe à Ondres, Hagetmau ou Saint Justin.
Certaines sont parvenues aux plus hautes marches du podium départemental.
Les titres de chistera joko garbi et quelques trophées féminins ont été obtenus en fronton “mur à gauche’’, installation qui existe dans notre ville à l’intérieur du gymnase mais qui du fait de ses défauts, longueur excessive, absence de filet de protection, hauteur insuffisante du mur latéral, est impossible à homologuer pour des parties officielles. Cependant, il permet d’y faire les entraînements et certaines parties dans le cadre de compétitions locales.
Enfin, dernier lieu de pelote peyrehoradais, le “trinquet Martinez’’, construit route de Bayonne à
l’emplacement des anciens chais Dabadie. Les derniers héros en date du Peyrehorade Sports Pelote sont Frédi et Bertrand, champions des Landes Deuxième série en paleta gomme pleine
trinquet.
Au terme du périple de ''pilotazale'' peyrehoradais, il a été impossible en si peu de mots de parler
de tous les grands joueurs qui ont animé ces constructions monumentales qui font partie du patrimoine local.
Texte de Paul Ostaréna, paru dans Orthenses
N°15
Documentation : Histoire et Histoires du Peyrehorade-Sports par Gaston Dubois.
Documents et archives personnels.
Ligue des Landes de Pelote Basque.
Images des Frontons du Pays d'Orthe
décoration au fronton de Pey
La fabrication des pelotes
C'est à Orthevielle qu'Olivier FRANÇOISE a installé son atelier de fabrication de pelotes qui fait de lui un des derniers - sinon le dernier - artisan ( il faudrait dire "artiste" ) qui maîtrise les secrets et les tours de main de cette technique très particulière.
Retrouvez la page qui lui est consacrée dans ce site en cliquant sur l'image.
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