uinze milliers d'années de traces d’occupation humaine pour un bout de territoire coincé entre deux Gaves et un coteau à pic, voilà qui peut étonner, mais preuve
indubitable d’une douceur de vivre qui ne s’est pas démentie. Nous ne referons pas ici la riche histoire de Sordes, d’autres l’ont déjà fait avec talent et on peut en retrouver de grands
pans dans la collection de la revue Orthenses.
Des outils de chasse des Magdaléniens aux plaines de kiwis du XXe siècle, Sordes a aussi connu la longue civilisation gallo-romaine (les sites de Lahitte/Misson et Le Bourg) sur
laquelle s’est bâtie l’ère chrétienne qui en a réutilisé les infrastructures.
Étape jacquaire sur des chemins qui empruntaient les voies romaines (voire des chemins encore plus lointains), la
bastide fut édifiée à la fin du XIIIe siècle, ceinturée par une épaisse muraille et bien défendue par ses portes dont il reste encore les ancrages, mais qui n’arrêtèrent pas le feu de la guerre
(contre Charles Quint, puis les guerres de religion …).
Au XIXe siècle, Sordes devint Sorde l’Abbaye, en référence à ces superbes bâtiments reconstruits au XVIIe siècle, que les moines avaient dû fuir à la Révolution, et qui
commençaient une longue décrépitude.
Il semble que le XXIe siècle soit l’heure de la réhabilitation.
Ci-dessus, une très belle vidéo aérienne de Sorde - ©Pierre AUBINEAU
L'Église abbatiale St Jean de Sordes
Remontant à l'époque romane, l'Église St Jean de Sordes fait l'objet de remaniements à plusieurs époques: le chevet à deux absidioles date du XIIe siècle. L'abside
est percée de trois fenêtres en plein cintre à colonnettes.
Le fond du chœur est tapissé par le monumental baldaquin sur colonnes du maître-autel.
Devant, sous le plancher, le sol se couvre de mosaïques de la fin du XIe siècle. Ce plus bel exemple d'art roman des Landes se classe Monument Historique inscrit au Patrimoine Mondial par
l'Unesco.
Ci-contre, l'entrée nord
Ci-dessous, le baldaquin sur
colonnes du maître-autel.
Photos Marie Hélène Cingal
Comme à Orthevielle, l'autel (ci-dessus) de l'Église St Jean de Sordes est l'œuvre des frères Mazetti. Construit en 1784, en forme de tombeau, il
est composé de dix sortes de marbres polychromes.
Ci-dessous, l'angelot du côté gauche de l'autel ( détail ) et, en fond, le passage intérieur qui permettait de passer directement du monastère à l'intérieur de
l'église. Cet espace permet aussi aux malades (souvent affectés par des maladies contagieuses) qui sont accueillis à l'hôpital, d'assister aux offices sans entrer en contact
direct avec les autres paroissiens.
Au dessous, les voûtes du transept et quelques détails de chaptiteaux intérieurs.
Photos ©M. H. Cingal
Chapiteau en haut, à gauche, L'arrestation du Christ, mains liées, tenu par un soldat, en présence de Judas et d’autres soldats. En haut du tailloir orné de palmettes, une inscription facilite l’interprétation.
Chapiteau en bas, à gauche, la Vierge, encadrée par des anges, sert de trône de majesté à l’Enfant
Jésus.
Chapiteau en haut, à droite, La présentation au temple : la Vierge remet l’Enfant Jésus emmailloté au vieillard Siméon agenouillé pendant que deux anges les poussent
l’un vers l’autre. Les colombes rappellent l’offrande faite au temple. Le tailloir porte des masques crachant des rinceaux.
Chapiteau en bas, à droite, ( et détail ci-contre ) Daniel dans la fosse aux lions, bénissant le Livre. En haut du tailloir une tête renversée crache des rinceaux, on voit un texte explicatif.
Ci-dessus, vue d'ensemble du chevet.
Ci-dessous, à gauche, le chevet de l'église abbatiale et
à droite la porte nord d'accès avec un détail de
la clé de cintre du tympan roman. Photos ©M. H. Cingal 2009
La Maquette du Monastère
À l’entrée de l’église (latéral nord), nous pouvons contempler une représentation du monastère Saint-Jean de Sordes élaborée il y a plusieurs années par
Robert Martin qui fut longtemps président des Amis de Sorde et du pays d’Orthe et un collaborateur du Centre culturel. Sa disparition
en juillet 2009 nous prive à jamais des connaissances et du talent d’un homme discret, érudit et humaniste qui étudia toute sa vie l’histoire du pays d’Orthe et plus particulièrement l’histoire
de Sorde l’Abbaye qui l’avait vu grandir. On lui doit une étude très approfondie sur le Cartulaire de St-Jean de Sordes (Éd. Atlantica).
Il lui fallut des milliers d’heures de travail d’artiste pour étudier les plans anciens conservés, comprendre la vie et la place du monastère dans la région et réaliser cette maquette pleine de vie qui nous permet aujourd’hui de nous situer aisément dans les lieux et qui résume parfaitement l’engagement de toute une vie d’homme au service de notre histoire.
Les Vitraux
L'entrée ouest et la Grange aux Dîmes
Avec son rez-de chaussée pavé de "laousses" (pierres de Bidache de grande taille et de forme approximativement carrée) et
un premier étage éclairé côté Est (qui est en même temps la façade intérieure donnant sur la cour de l'abbaye), la Grange aux Dîmes
fut certainement bâtie sur l'emplacement d'une partie du déambulatoire du cloître et du scriptorium (atelier dans
lequel les moines copistes réalisaient des copies manuscrites) disparu. Elle sert ensuite d'entrepôt pour tous les
matériels et récoltes dont une grande part provient des dépendances directes et des prébendes attachées à l'abbaye.
La Mosaïque
'est vraisemblablement au XVIIe siècle que la mosaïque qui orne le chœur architectural de l'église depuis la fin du XIe - début du XIIe siècle, est recouverte. Des travaux effectués en 1869 à l'occasion de réparations dans l'église, vont lui redonner le jour. Elle présente alors d'importantes lacunes et même, le panneau 4 est totalement privé de pavement. Pire, des travaux qui ont précédé ceux de 1869, des vides ont été comblés par des carreaux de marbre.
Derrière l'autel, le sol du chœur de l'église abbatiale est orné d'une magnifique mosaïque qui peut vraisemblablement être datée du XIe siècle. Après avoir subi d'importantes dégradations (dont certaines dues à l'humidité persistante), cette décoration basée sur des motifs de nature et des scènes de chasse, a été en partie restaurée avec plus ou moins de bonheur.
Le Monastère
Ci-dessus, Le plan du monastère de St Jean de Sordes,
dressé ici en 1678 par Frère Plouvier.
Ci-dessous, état des lieux en 1970
L'abbaye vue du ciel
Nous devons à l'association "Ma maison vue du ciel" (que vous pouvez retrouver dans Les Liens, ci-contre, et auprès de qui vous pourrez vous procurer ces images en haute résolution) quelques très beaux clichés du pays d'Orthe "vu de haut". (©MMVDC)
Nous vous présentons ici quelques vues de l'ensemble du village de Sordes et, principalement, de l'Abbaye.
La Colonne de Marbre
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