Jeux d'Eaux en Pays d'Orthe

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'eau, nous l'avons bien vu tout au long de ces pages qui lui sont consacrées, baigne toute l'activité humaine du Pays d'Orthe depuis les origines. Elle en est longtemps l'axe autour duquel toute cette activité s'organise. Au-delà de ses fonctions originelles qui permettent le dévelopement de la pêche, puis de l'agriculture, elle va se voir petit à petit, parée de fonctions plus ludiques dont l'avènement va se faire jour tout au long du XXe siècle.

Il était normal que la fréquentation de l'eau ouvre rapidement sur le plaisir de la baignade. Passant du rôle de nécessité pour des marins, des bateliers et des pêcheurs, la natation devient prétexte à compétition et émulation pour devenir un sport en même temps qu'un loisir. Le Gave est alors aussi un terrain de jeux. Puis, l'instauration de règles et de règlements va très vite déboucher sur la construction de la piscine qui va devenir un lieu de détente, mais aussi de compétition.

Depuis longtemps, bateliers et pêcheurs ont pris l'habitude de se servir de leurs embarcations pour s'affronter en joutes amicales. D'autres, qui ne sont ni pêcheurs ni mariniers, se piqueront au jeu. Le Canot Club des Gaves va ainsi voir le jour dans la deuxième moité du XXe siècle.

La navigation de loisir va gagner le Pays d'Orthe : ce sera la construction du Port de Plaisance.

C'est à cette découverte que nous vous invitons dans cette page.

Dans les années 1930, le plongeoir et les jeux du Gave, un point d'attraction.

Au même emplacement, ne subsiste, dans les années 1950 qu'une structure dépouillée.

De l'Art Natatoire…

S’appuyant sur les textes de la Loi des 14 et 22 décembre 1789, article 50 et celle du
18 juillet 1817, article 11, le Conseil municipal de Peyrehorade adopte, le 8 août 1868 un règlement aux termes duquel :

“Considérant que s’il convient de l’intérêt de l’hygiène publique de donner toutes les facilités désirables aux baigneurs, il est du devoir de l’autorité municipale de prescrire les mesures de police de nature à pressentir les accidents et à empêcher que les baigneurs ne s’écartent pas des bornes de la décence, le Conseil arrête :

Art. 1 : Tous les individus qui voudront se baigner dans la rivière ne pourront le faire que munis d’un caleçon de bain suffisamment relevé ou autres vêtements ;

Art. 2 : La rive droite du Gave, de la cale de Majourau à celle de l’abattoir (Menaoût ) est formellement interdite aux baigneurs et ceux de ces derniers dont les hardes seront sur la rive gauche, ne pourront prendre pied au-delà du milieu de la rivière vers la ligne des quais ;

Art. 3 : Les jeunes gens s’abstiendront sous aucun prétexte de se produire dans les lieux spécialement affectés aux bains des femmes ;

Art. 4 : Le commissaire de police et les agents de la force publique sont chargés de l’exécution des présents arrêtés.

Signé, Edme Mompez, agent délégué faisant office de maire.

La Piscine

Les mœurs vont évoluer. En 1936, la mixité hommes-femmes n'est plus objet "d'offense aux bonne mœurs". Auguste Nunes viendra à bout des dernières résistances et Peyrehorade sera la première commune de France de moins de 3000 habitants à disposer d'une piscine. Il est intéressant de noter qu'à cette date, ni Bayonne, ni Mont de Marsan, ni Dax ne sont encore pourvues d'une piscine !

Ce que personne n'imagine non plus à Peyrehorade dans l'euphorie de ce moment-là, c'est que moins de quatre ans plus tard, cette structure leur sera confisquée pour une longue durée. Les soldats allemands d'occupation la réserveront à leur seul usage pendant toute la période de la guerre !

Au début des années 1960,

l'instituteur Darrieusecq fait aussi

fonction de maître-nageur

à la piscine ( ci-contre ).

Mais le Gave reste encore longtemps un lieu privilégié pour l'apprentissage

des rudiments de la natation.

Ci-contre, dans les années 1910, sur le plan d'eau du gave à marée haute, juste en aval du pont de bois, un couralin et les épaules des copains, et voilà, un plongeoir improvisé.

Ci-dessous, à Pardies, au débouché

du ruisseau du Fourré dans les Gaves, au début des années 1960, les arbres de la berge
jouent le même rôle.