Lucien DUROSOIR ( suite )
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Lucien est résolument positiviste, réaliste, coléreux, mais aussi pudique et secret sur ses sentiments. Il utilise un langage direct, rude, des narrations extrêmement détaillées, formule des
jugements sur tout et il entretient avec sa mère un constant débat d’idées existentielles. Rien n’échappe au jugement critique de cet homme rude, qui juge la hiérarchie sans indulgence :
« Tu me parles toujours des officiers supérieurs comme si c’était des aigles. Hélas, pour une intelligence supérieure combien de médiocrités et de gens à idées
arrêtées. Il a bien fallu que, sous l’influence des événements, les généraux modifient un peu leurs idées dans le sens du modernisme, mais que d’efforts et souvent malheureusement bien inutiles !
On ne se refait pas surtout à 60 ans, âge moyen des chefs suprêmes. On continue à chevaucher son dada et le poilu paie de sa vie les fautes de vieillards cacochymes.
Voilà la conclusion non fardée de dix-huit mois de guerre »
La mort, compagne permanente des soldats, n’est que rarement nommée. « Tout à coup, Broumffchlach ! On ne voit plus rien, on sent vaguement une pluie de toutes choses tomber sur soi…On
se tâte : rien ! C’est un miracle, absolument ! »
Neuville Saint Vaast ce nom restera gravé à jamais dans la mémoire de Lucien : «Enfin, nous voici à nouveau sortis de l’enfer et ce que nous avons vu et ce que
nous avons souffert est à peu près sans exemple depuis le début de la guerre […] À deux heures [du matin] exactement, commença un bombardement inouï de notre position, bombardement qui dura 22
heures […] Les obus énormes, dont beaucoup remplis de phosphore en fusion tombaient en moyenne vingt par minute […] J’ai fait plusieurs sauts périlleux, renversé par les explosions terribles
qui se poursuivaient sans arrêt […] Nous [sommes] restés soixante heures sans dormir, sans manger et sans boire. »
Ci-dessous
Balembois, Durosoir et Dumont - septembre 1914
Le caractère de Lucien Durosoir nous est bien connu par les lettres de ses camarades ; […] sa générosité ou son autorité morale lui valurent le surnom «le grand
chef». En témoigne cette lettre de Vessot, l’un de ses premiers compagnons, écrite en juillet 1917, après les mutineries qui ont éclaté dans le 129e RI :
« 9 juillet 1917 129e RI 1er bataillon […] Rassure toi mon bon Lucien sur notre compte. Jusqu’à présent il n’y a rien de changé pour nous […]. Mais cela ne va
pas durer bien malheureusement, nous nous attendons à être disloqués d’un moment à l’autre comme tout le reste de notre bataillon. Tu dois sans doute être au courant des sanctions terribles
prises sur notre pauvre régiment. En résumé voici : pour le 129ème bien entendu, quatre hommes à la peine de mort ( exécutés par le 1er bataillon ), quatre aux travaux forcés, quatorze aux
travaux publics, 41 avec des punitions disciplinaires et un certain nombre désignés pour partir dans une colonie lointaine. De plus un grand nombre sont partis volontairement pour Salonique.
Crois-tu que c’est une punition pour un régiment si brave et plein d’entrain, qui a fait si souvent ses preuves ? […] Inutile de te dire mon cher ami que tes lettres sont toujours les
bienvenues pour nous tous. Nous les lisons “en famille”, tu me comprends n’est ce pas ? Tu restes pour nous le brave ami obligeant et dévoué. Chose rare pour un absent […] on ne dit que du bien
de toi, c’est un phénomène ! On ne veut pas se rappeler, sans doute avec intention, tout ce que le 129ème a fait de beau depuis le début de la guerre. Tu en sais quelque chose toi mon cher ami,
puisque tu as été pendant de long mois le modèle du soldat brave, secourable et dévoué, sachant encourager les pauvres camarades et rendre service à tous. Tu n’es pas oublié tu sais, nous parlons
souvent de toi, des durs moments de Neuville, Souchez, etc. »
L’expérience de la guerre ne fut pas cependant que souffrance et cruauté partagée. « Mon violon ma sauvé la vie » écrira Lucien dans une lettre à sa
mère. La chance lui sourira fin 1915. Lors d’un déplacement de la Division de Champagne en Artois, il s’était fait remarquer… en dénichant un violon chez un marchand ambulant. Puis le colonel
Valzi, violoniste amateur qui remplace le colonel du régiment tué à Neuville St Vaast, entend parler d’un violoniste virtuose ( Lucien a joué, en effet, sur des violons de fortune, lors de divers
services funèbres ). Il va pousser le musicien à fonder un quatuor à cordes et mettra tout en œuvre pour qu’il y parvienne. Plus tard, le Général Mangin, amateur de musique et
quelque peu grand seigneur pendant les heures de répit, détournera ce groupe de musiciens à son profit.
De grands noms de la musique française, dispersés dans diverses unités de cette cinquième division que commande le général Mangin, vont ainsi se regrouper progressivement autour de Lucien
Durosoir : André Caplet, chef d’orchestre et compositeur, prix de Rome ; Maurice Maréchal, violoncelliste des Concerts Lamoureux; et beaucoup d’autres, amateurs
et professionnels.
Tout change désormais. Lucien va en effet passer chez les brancardiers ; plus tard, en 1917, il sera affecté comme colombophile, et n’aura plus à "franchir le
parapet" les armes à la main.
Sans jamais quitter “le secteur” ( c’est-à-dire l’ensemble des dispositifs militaires qui, de la tranchée aux services sanitaires et administratifs gère le quotidien de la guerre ), ces
musiciens, devenus tour à tour brancardiers, cyclistes ou colombophiles, pratiqueront leur art, contre vents et marées, à la portée des obus mais le plus souvent loin des premières lignes. Ils
furent de curieux privilégiés : privilégiés par ce mode de vie exceptionnel, qui leur permit de pratiquer leur art en s’adaptant à tous les imprévus; curieux car, comme l’État-major dont ils sont
proches, ils ne connurent jamais un quelconque répit et virent nombre de fois la mort passer à quelques mètres d’eux ou faucher leur voisin immédiat. Les lettres de Lucien, gonflées de détails de
toutes sortes, reflètent fidèlement toutes ces péripéties.
Nos petits bombardements quotidiens…
La veille de la lettre qui suit, le village de Cappy a essuyé un extraordinaire bombardement dans lequel a été engloutie la maison dont le musicien venait à peine de s’éloigner pour diriger une
équipe de brancardiers. L’orage de fer passé,
il écrit :
« Aujourd’hui la journée est assez calme, nous avons toujours nos petits bombardements quotidiens, c’est à dire une centaine d’obus qui tombent sur C. Nous
vivons en partie dans les caves. Le piano du lieutenant Poumier est en miettes ; il est accordé pour toujours. L’autorité militaire a fait partir tous les civils qui restaient, c’est prudent car
le pays est manifestement inhabitable.
En allant relever des blessés hier soir, j’ai vu le colonel, il a beaucoup maigri et il m’a dit: « Eh bien Durosoir nous allons refaire bientôt un peu de musique ». J’ai répondu que ce serait
avec le plus grand plaisir. »
Il peut sembler surprenant que des hommes, mobilisés dans l’infanterie comme simples soldats, aient pu connaître, sans jamais quitter le front autrement que
pour des permissions régulières, une vie artistique jalonnée de concerts publics, d’auditions plus "privées" devant des officiers d’état-major, de répétitions multiples en vue de l’élaboration de
programmes de musique de chambre dignes des scènes parisiennes ou pour accompagner nombre de cérémonies religieuses.
« Aujourd’hui je vais faire de la musique chez le lieutenant Poumier; c’est un élève de Polytechnique […] qui
aime beaucoup la musique. Cloëz, le pianiste élève de Lévy est ici, car il est infirmier au 43ème d’Artillerie et ce dernier régiment est arrivé dans notre région il y a quelques jours. Ce
lieutenant a donc déniché Cloëz, car ceux qui aiment la musique recherchent ceux qui en jouent, et nous jouons dans l’après-midi la sonate de Franck et la Kreutzer, sans répétition bien entendu.
Nous jouons à la popote des officiers du génie, qui, située dans une assez belle maison, possède un piano qui n’est pas bien fameux, mais dont il faut cependant savoir se contenter.
»
L’engouement pour les musiciens est tel que les amateurs semblent oublier que leur vie est aussi celle de
soldats. Durosoir est brancardier, Maréchal agent cycliste et ils ont à accomplir des tâches parfois redoutablement difficiles. Ils apprécieraient, après ces besognes épuisantes, de pouvoir
goûter quelque repos. Mais au contraire ils doivent alors reprendre leur service de "musiciens du général".
Ainsi dans une lettre d’avril 1916 après avoir participé comme brancardier à l’attaque du fort de Douaumont :
« Ce qui est terrible là-bas, en dehors d’un bombardement incroyable, c’est l’état du terrain, ce n’est qu’un trou, un bouleversement général. Tu descends dans
un trou, il faut remonter et descendre dans un autre, et toujours comme cela. Tu vois cela, il faut être acrobate pour y résister avec des blessés sur le dos. Les routes d’arrière sont tellement
battues par des feux de barrage, que souvent on ne peut passer, qu’ainsi on reste très bien deux ou trois jours sans manger et sans boire autre chose que du singe ou de l’eau que l’on puise la
nuit dans un trou d’obus. je viens de rencontrer le colonel, il désire que je lui fasse de la musique ce soir ; me voilà bien embêté, car je suis bien entendu fatigué, j’ai les membres moulus, et
il faut de plus que j’aille chercher mon violon à sa voiture. Ces braves gens ne doutent de rien. Excuse-moi si je n’écris pas plus longuement, mais je vais dormir, il me semble que je resterais
48 heures couché, tellement je suis épuisé.»
Les programmes travaillés sont étonnants par la diversité des œuvres, leur modernité, leur difficulté. Impressionnante, aussi, la pugnacité très professionnelle avec
laquelle les "musiciens du général" préparaient les programmes des soirées, agençaient les œuvres les unes avec les autres, renouvelaient les genres et recherchaient des styles variés. "Pour
dimanche nous préparons une belle séance à peu près inédite, j’entends par là que ce sera un programme nouveau pour le général".
La musique la plus contemporaine était leur préoccupation constante et il est notable qu’ils n’aient jamais cherché la facilité, que ce soit pour leurs auditeurs ou pour eux-mêmes ; témoin cette
séance que Durosoir décrit à sa mère : même la Chaconne pour violon seul de Bach, égarée dans un programme de musique contemporaine ne parvient pas à calmer les esprits : « Notre concert a donc eu lieu hier, dire qu’il a eu un grand succès ce serait mentir. Il a eu surtout un succès de stupeur car le quatuor de Chausson et surtout celui de
Debussy ont laissé les auditeurs dans un état voisin de l’ahurissement. Évidemment, nous allons un peu fort vis-à-vis de gens qui n’ont jamais entendu de musique ou qui en ont entendu fort peu.
Enfin, une séance comme celle d’hier a crée une petite révolution car tu ne te figures pas les discussions passionnées que nous éveillons. Au milieu de ce programme, la Chaconne tombait comme un
grand coup de masse sur la tête de nos malheureuses victimes […] L’ahurissement était général ».
Durosoir, Magne (assis), Mayer, Caplet, Capitaine Faillant - août 1917
Mission de soldat et mission d’artiste
Cette période, essentiellement l’année 1916, sera bientôt perturbée par le départ du général Mangin. Les musiciens, privés de leur protecteur, verront leur statut amplement modifié. Ils seront
dispersés, mais la notoriété acquise leur permettra périodiquement de se regrouper et de conserver une activité musicale. C’est ainsi qu’ils purent organiser des concerts de haute
tenue musicale, comme celui donné à la cathédrale de Noyon, le 30 décembre 1917, qui rassemblait plusieurs artistes, chanteurs et instrumentistes, en service dans la région dans diverses
unités.
C’est ainsi que Durosoir et les autres grands artistes qui l’entouraient comme André Caplet, compositeur et chef d’orchestre, Gustave Cloëz, pianiste et chef d’orchestre, Maurice Maréchal et bien
d’autres accomplirent une double mission dans la Grande Guerre : mission de soldats ( dont ils ne furent jamais exemptés ), mission d’artistes.
Il est bon, aussi, de souligner que, loin des débats nauséabonds de l’arrière, où certains, rejetant le "génie allemand" en même temps que la "barbarie
boche", s’interrogeaient sur l’opportunité de jouer de la musique allemande. Les Musiciens du Général jouèrent toutes les œuvres que leur permettaient leurs formations aléatoires,
pourvu que la musique en fût belle et que leur exécution fût digne d’un public quel qu’il soit. L’année 1918 sera une année décisive pour le destin de l’Europe.
Quant à nos musiciens, chacun va vers son destin : Durosoir va suivre les tribulations de la Ve division dans ce perpétuel mouvement défensif puis offensif, dans son emploi de colombophile en
compagnie de son ami le sergent Caplet, sergent colombophile.
Ce long compagnonnage entre le violoniste virtuose et le compositeur prix de Rome influencera sans doute l’avenir de Lucien Durosoir. Il avait fait des études d’écriture dans sa jeunesse, mais il
les avait délaissées au profit de son instrument. Durant la guerre il songe à nouveau à la composition.
Maréchal, Caplet et Durosoir - Octobre
1916
Il écrit le 12 septembre 1916 :
“J’ai eu l’idée de faire de la fugue et même aussi du contrepoint avec Caplet mais pour l’instant je préfère m’abstenir, quitte à reprendre un peu plus
tard le travail avec une inlassable énergie. J’y suis bien décidé. J’écrirai certainement. Ce ne sont pas les idées qui me manquent, […] je
commencerai la composition afin de m’habituer à manier les formes plus libres et je donnerai, j’en suis persuadé, des fruits mûrs. »
C’est au pigeonnier de Suippes en Champagne dans les quelques mois qui vont précéder les grandes offensives que Lucien va multiplier les exercices théoriques sous la houlette du Prix de Rome […]
peut être un tournant décisif pour son avenir musical ?
Sous la bâche, Caplet, Lemoine, Durosoir
Sur l'attelage, Maréchal - février 1916
Lucien Durosoir sera démobilisé en février 1919, à 41 ans meurtri par quatre ans et demi, passés en totalité au front.
C’est le début d’une autre histoire dont je n’ébaucherai que les grandes lignes […] Cinq années d’interruption représentent une perte irréparable pour un violoniste et ce ne sont pas les séances
du “ Quintette du Général ” qui constituaient un entraînement suffisant. L’entraînement d’un virtuose a quelque analogie avec celui du sportif : il doit rester intensif et ininterrompu. De retour
à la vie civile, Lucien pèse ses chances et se demande s’il pourra jamais redevenir un grand soliste. En effet, le fossé est profond entre lui et ces musiciens qui, ayant su se faire réformer ou
affecter à l’arrière dès le début du conflit ont mis à profit ces mêmes années pour préparer leur superbe carrière de l’entre-deux guerres et dont les noms sont maintenant bien connus. Le
terrain, alors, était peu encombré.
Si Lucien ne croit plus à son destin de soliste, d’autres n’ont pas oublié le grand violoniste d’avant 14. C’est ainsi qu’une remarquable proposition lui est faite en 1921 : cette dernière
chance, c’est l’offre de devenir violon solo au Boston Symphony Orchestra. Il accepte avec enthousiasme et s’apprête à signer ce contrat. Quelques jours
avant la signature, sa mère est victime d’un très grave accident qui la laissera impotente à vie. Le contrat ne sera jamais signé. Cet événement constitue une nouvelle grande rupture et l’abandon
définitif de toute ambition de soliste. La décision de se remettre à la composition est prise alors.
Au Vieux Boucau puis à Bélus
Désormais, Lucien souhaite vivre dans un lieu au climat favorable à la santé de sa mère et il commence ses voyages à travers la France. Il découvre le sud-ouest et
Vieux Boucau où il écrit une œuvre très importante: son étude symphonique Dejanira, inspirée de Sophocle est terminée en mai 1923.
En 1926, il séjourne à Hendaye, puis de nouveau à Vieux Boucau et s’éprend définitivement des Landes. Dès lors, il y acquiert une maison à Bélus dans laquelle il s’installe en 1927. Il lui reste
une trentaine d’années à vivre durant lesquelles il composera encore une grande partie de ses œuvres, musique de chambre et musique symphonique. L’ensemble de son catalogue totalise quarante et
une œuvres.
À Bélus, Lucien Durosoir ( à gauche ) reçoit Jean Alan, violoniste - 1934
Quels sont les aspects de cette œuvre ?
Il y aurait beaucoup à dire, ce n’est pas ici le lieu… sauf que le souvenir de la guerre y semble toujours présent, provoquant des épisodes belliqueux, tant dans la musique de chambre que dans la
musique symphonique, reflets des combats intérieurs qui tourmentent l’artiste, bien des années après .
Ce qui faisait écrire à un grand journal Canadien, “Le Devoir”, à l’occasion de la sortie de l’enregistrement de ses trois quatuors à cordes à l’écoute de cette musique :
“La Grande Douleur de Lucien Durosoir” (Tout un programme).
Sa musique reflète aussi, semble-t-il avec fidélité, sa grande culture littéraire, dans les choix poétiques ou philosophiques qui se donnent en exergue à la plupart des oeuvres.
Le dégoût de la guerre elle-même, l’amertume certaine devant les carrières faciles, construites sur le sacrifice de ses semblables et de lui-même,
l’absence de ces “relations” qui font - et défont - toutes les gloires, sont sans doute des causes suffisantes pour
expliquer le retrait monacal de Lucien Durosoir. Il manifestait un fatalisme résigné et disait souvent qu’un jour viendrait où sa musique serait jouée, reconnue. Près de cinquante ans après sa
mort c’est aujourd’hui le cas. Je n’en donnerai pour preuve que les critiques des ses deux derniers enregistrements commentées dans de nombreux pays.
Critiques
Jacques Amblard
Le Monde de la Musique, juillet 2008
« Ces quatuors, composés dans la fièvre par un élève de Charles Tournemire tout juste revenu de la Grande Guerre méritent réellement le détour. La liberté des lignes, de l’harmonie, échappe de
façon étonnante aux univers français de cette période, à Debussy et Ravel autant qu’aux néoclassiques. On croirait retrouver le souffle infini de Chostakovitch, surtout quand Lucien Durosoir se
fait sombre, lent et chromatique ( ainsi dans l’Adagio du Premier Quatuor ). Certains pourraient aussi entendre l’influence d’un Chausson, celui du Poème ou du Concert. Surtout on reconnaît là un
maître, dès le Premier Quatuor, dans cette façon de construire des mouvements aux types d’écriture bien contrastés, comprenant notamment un scherzo vraiment original et un finale brillantissime.
Le départ du Troisième Quatuor est digne de Stravinsky, son second mouvement, avec ses glissades, de Bartók et. encore de Chostakovitch. Tout cela est presque désespérant : comment se fait-il
qu’on en soit encore à ne parler, pour cette période de notre histoire, que de Ravel et des amusantes tentatives du groupe des Six ? Durosoir doit absolument être redécouvert. Quand on pense
qu’il s’agit là d’un premier enregistrement !
Portés par ce choix excellent, les interprètes montrent force, subtilité, cohésion, sans presque jamais se laisser aller à cette mollesse rythmique des premiers défrichages. Une excellente
surprise ».
Jacques Bonnaure
Classica Répertoire, Juillet 2008
«Avant la parution, l’an dernier de la musique pour violon et piano de Lucien Durosoir (Alpha), je n’avais jamais rien entendu de ce compositeur révélé par la Grande Guerre, jamais enregistré et
que l’on ne connaissait que par ses lettres du Front publiées en 2005».
Les Concerts
L'association Chemins de Ronde poursuit sa promenade. Encore une fois, l'excellence donnera le LA, avec le Quatuor à cordes Kairos, dans un programme de trois quatuors à cordes. Claude Debussy, bien sûr, ce "Claude de France" ainsi nommé comme pour affirmer le modèle d'une sensibilité proprement nationale. Lucien Durosoir dont la musique, récemment publiée, s'est révélée à la critique qui l'a saluée en ces termes: «Comment se fait-il qu'on en soit encore à ne parler, pour cette période de notre histoire, que de Ravel et des amusantes tentatives du groupe des Six? Durosoir doit absolument être redécouvert.» À son tour, le compositeur basque Michel Sendrez a affronté ce genre redoutable : son Quatuor n° 1, a été créé en septembre dernier aux concerts de l'Académie Ravel de Saint Jean de Luz. Cette croisée des chemins sera donc riche en surprises et découvertes, en talents assurés d'auteurs et d'interprètes.
"Musique française à la croisée des chemins" Par le Quatuor KAIROS
Samedi 2 octobre à 20 h 30, à L'Hôpital Saint Blaise (64)
Durosoir, jardinier d’un reposoir pour l’âme
La sortie du troisième disque consacré à la musique de chambre de Lucien Durosoir ne fait que confirmer avec plus d’éclat encore qu’il s’agit d’une des découvertes les plus importantes de ce début de siècle, tout juste 55 ans après la mort de l’auteur. Sans son fils Luc, sa belle-fille, Georgie, auteur du livret et d’articles remarquables sur les musiciens dans la Grande guerre, sans les éditions Symétries qui en ont publié les partitions et les instrumentistes sollicités par le label Alpha décidément incontournable même en dehors de la musique ancienne, il ne resterait rien de Lucien Durosoir, qui, virtuose célébré du violon, n’a pas été enregistré avant 1914, date qui mit fin à sa carrière d’interprète…
Lire la suite de l'article de Fred AUDIN sur le site de MEGEP encliquant sur l'icône ci-dessus
Lucien Durosoir (1878-1955),Jouvence, fantaisie pour violon principal et octuor (dir Renaud
Dejardin) ; Caprice pour violoncelle et harpe ; Berceuse et Au vent des Landes pour flûte et piano ; Vitrail pour alto et piano ; Invocation bouddhique pour cor anglais et
piano ; Quintette pour piano et cordes
Ensemble Calliopée : Sandrine Chatron, harpe ; Karine Lethiec, direction artistique et alto
Saskia Lethiec, Amaury Coeythaux, Elodie Michalakaros, violons ; Florent Audibert, violoncelle
Laurène Durantel, contrebasse ; Anne-Cécile Cuniot, flûte ; Vladimir Dubois, cor ; Frédéric Lagarde, piano
CD Alpha 164. Enregistré à la ferme de Villefavard du 19 au 22 octobre 2009
LE BALCON
Paru le 20 janvier 2011
1 : Le balcon (poème symphonique pour basse solo, cordes vocales et cordes instrumentales)
2 : Sonnet à un enfant, pour soprano et piano
3 : Idylle, pour quatuor d'instruments à vents
4 : Trilogie : improvisation, maïade, divertissement, pour violoncelle et piano
5 : Trio en si mineur, pour violon, violoncelle et piano
6 : Berceuse, pour violoncelle et piano
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