Monographies
e Pays d'Orthe, avec une histoire et un contexte riches, a souvent servi de matière à diverses études, doctorats et autres maîtrises. Nous vous présentons ici un résumé succinct de quelques-uns de ces travaux.
Si vous désirez en savoir plus sur ces travaux, merci d'utiliser la fiche "Contact" de ce site. Nous vous mettrons en rapport avec les auteurs ou les ayant-droits.
Un canton du bas-Adour dans les années vingt
Hélène BAHUS
Université des Lettres et des Lettres et Sciences Humaines de Bordeaux III
DEA, octobre 1995.
Une recherche sur la démographie, les terres et leur usage, le système de propriété, dans le canton de Peyrehorade, est mis en relation avec l'histoire, dans
l'immédiat aprés guerre, d'une révolte brutale des métayers dans les années vingt.
L'étude du temps court de la révolte : leaders, revendications, syndicalisation massive mais inégale, actions et luttes, (manifestations boycott du marché de Peyrehorade), accords paritaires et
résistance à leur application, procès et expulsions. Avec les exemples à Pey et à Port de Lanne. La révolte de 1920 se focalise sur les villages de l'ouest du canton, proches de ceux de
St Vincent de Tyrosse et de St Martin de Seignanx.
Pey et Port-de-Lanne fournissent les leaders les plus en vue du canton : survivants de la Grande Guerre, pêcheurs ou riverains de l'Adour-marins de la mer Noire
qui ont connu les mutineries bolcheviques, fréquentant les militants révolutionnaires des Forges de Boucau-Tarnos. L'histoire des événements et les portraits des hommes qui les
vivent s'accompagne d'une réflexion plus théorique.
Le dépouillement des archives de notaires, a permis de montrer qu'un boom de ventes de métairies se produit de 1920 à 1923 et apparaît bel et bien lié à la révolte.
Le boom des ventes pouvait s'expliquer par le désir pour les métayers, idéologiquement libérés par la révolte, de se porter acquéreur de leur outil de production, pour les
propriétaires pour la plupart absents, de réaliser leur patrimoine afin d'effectuer des placements plus rentables et moins contraignants malgré la difficulté affective de se séparer du patrimoine
fondateur d'une position sociale dominante.
Articles liés :
- Bulletin de la Sté de Borda, " Un canton du bas-Adour dans les années vingt ", Bulletin de la société Borda, n° 446, 1997, pp. 351-364
-
Annales du Midi revue de la France méridionale, revue trimestrielle
n° 225 janvier mars 1999, pp. 47 à 64. - Fédération historique de Sud Ouest, Colloque du Pont du Casse
La falaise du Pastou à Sorde-l’abbaye
Morgane DACHARY
Docteur en Préhistoire
UMR TRACES 5608 Université Toulouse-II-Le-Mirail
ettement visible sur la rive droite du Gave d’Oloron, la falaise du Pastou est le dernier éperon en amont de la confluence des Gaves. Tournée vers le sud, elle a,
très tôt, constitué un site remarquable, particulièrement favorable à l’installation des Hommes.
Sur le plateau qui domine la falaise, subsistent les traces éparses de fréquentations attribuables au Paléolithique ancien, puis moyen. C’est cependant au pied de la falaise que sont conservés les
vestiges paléolithiques les plus importants. Ils témoignent de l’occupation du site par les chasseurs-cueilleurs magdaléniens, qui installèrent régulièrement leurs campements à la fin de la dernière
glaciation.
Une falaise, quatre gisements et plus d’un siècle de recherches archéologiques
D’Ouest en Est et sur 250 m environ, nous connaissons aujourd’hui quatre gisements que sont les abris Duruthy, Grand Pastou, Petit Pastou et Dufaure. Les premiers travaux archéologiques au Pastou
remontent à 1872 lorsque Robert Pottier découvre puis fouille Petit et Grand Pastou. Dès l’année suivante, il identifie l’abri Duruthy où il effectue un sondage avec Louis Lartet. Ce dernier
revient en 1874 avec Gatien Chaplain-Duparc pour fouiller ce gisement. Plus tard, en 1898, Henri Breuil et Paul Dubalen découvrent Dufaure qu’ils fouillent en 1900.
Et puis la falaise retombe dans l’oubli…
Dans les années cinquante, Robert Arambourou reprend des fouilles à Duruthy. Pendant trente ans, il accumule une série archéologique colossale de plusieurs millions de pièces. Dans son sillage,
Jean-Claude Merlet conduit de nouvelles recherches à Grand Pastou en 1984 tandis que Lawrence Guy Straus mène plusieurs campagnes à Dufaure au début des années quatre-vingt.
De cette succession de fouilles sur plus d’un siècle, découle une collection archéologique extraordinairement riche mais éclatée entre plusieurs lieux de conservation. Citons les dépôts
archéologiques de Pessac (33) et Hasparren (64) et l’Abbaye d’Arthous (40) pour le matériel issus des fouilles les plus récentes, ainsi que le Musée de Tessé du Mans (72), le Muséum d’Histoire
Naturelle de Toulouse (31) et le Musée Dubalen de Mont-de-Marsan (40) pour les séries anciennes.
Au Pastou, à la fin de la dernière glaciation
À regarder globalement les documents découverts dans l’ensemble des gisements au pied de la falaise, se dégagent quelques données fondamentales, corroborées par des observations faites sur d’autres
sites pour les mêmes périodes.
Dans nos régions, la glaciation est synonyme d’un climat plus froid et plus continental qu’à l’actuel, auquel correspond un paysage peu boisé souvent assimilable à la steppe. L’animal emblématique de
ce paysage est le Renne, mais il convient de lui associer d’autres grands herbivores comme le Cheval, le Bison, voire l’Aurochs et le Cerf lorsque les conditions climatiques ne sont pas trop
rigoureuses.
D’un point de vue biologique, les Hommes qui peuplent cette steppe sont des Hommes modernes, (Homo sapiens sapiens) parfois appelés Homme de Cro-Magnon dans la
mesure où ils ont globalement notre apparence physique et des capacités cognitives équivalentes aux nôtres.
Economiquement, ce sont des chasseurs-cueilleurs dont le mode de vie est marqué par le nomadisme qui les conduit à ne séjourner au Pastou qu’une partie de l’année, en général pendant la mauvaise
saison.
Leurs passages, répétés et nombreux, étalés sur 6 ou 7 millénaires (au moins) expliquent la quantité, et la diversité des vestiges collectés jusqu’ici. Les outils de silex sont bien sûr très
nombreux. Certains comme les burins, les grattoirs et les perçoirs étaient destinés à des activité artisanales : travail de l’os, du bois, de la peau ou même de la pierre tendre (calcaire ou
grès). D’autres constituent des éléments d’armes de chasse.
Cette dernière activité est à la base de la vie quotidienne de ces Hommes. Les ossements des animaux chassés puis rapportés au campement constituent les vestiges les plus nombreux et nous renseignent sur les choix opérés par les chasseurs au sein de leur environnement. Avec le Renne, le Bison et le Cheval occupent une place prépondérante, ce qui n’empêche pas que la petite faune puisse être chassée : Renard pour la fourrure sans doute, mais dont les canines seront des éléments de parure ; oiseaux, grue et Chouette Harfang par exemple, consommée mais dont le plumage a pu aussi servir tant dans l’empennage des sagaies que dans la composition de coiffes. La pêche (au Saumon, surtout) complète le spectre de l’exploitation des ressources animales.
La matière osseuse est aussi largement travaillée : pointes de sagaies et harpons en bois de Renne ou aiguilles en os témoignent aussi des activités de ces
Hommes. Cependant une part importante des objets travaillés en os, en bois de Cervidés ou en ivoire (exceptionnel) ne semble pas s’inscrire dans une logique utilitaire. Des côtes de grands
herbivores, fendues, polies puis décorés de motifs le plus souvent géométriques sont trop petites et trop fragiles pour avoir vraiment servi dans le travail des peaux. Et que dire, de statuettes
animales façonnées avec art ! L’ensemble de ces vestiges à caractère symbolique a depuis longtemps fait la célébrité de la falaise du Pastou. Certaines de ces pièces découvertes à Duruthy
par Lartet et Chaplain-Duparc constituent un ensemble exceptionnel. Il s’agit d’une cinquantaine de canines d’Ours et/ou de Lion des cavernes percées et/ou décorées.
Une dernière catégorie de vestiges mérite une mention spéciale : Ce sont des vestiges humains et en particulier un crâne découvert par R. Arambourou en 1961.
Tous ces documents permettent aussi de reconstituer la chronologie des occupations. Les vestiges recueillis remontent surtout au Magdalénien moyen et supérieur soit entre 15 000 et 11 000 ans avant le Christ. Cependant, on peut soupçonner que certains niveaux d’occupations, encore mal connus, sont plus anciens (Badegoulien) tandis que les dernières fréquentations du site sont postérieures au Magdalénien supérieur (Magdalénien terminal et Azilien).
Canine d’ours ou de lion, percée et gravée d’une figuration de phoque (Duruthy)
Enfin, évoquer le Pastou, c’est évoquer des Hommes qui, entre plaine et piémont comme entre littoral et arrière-pays, occupèrent un vaste territoire aujourd’hui
parsemé des traces qu’ils laissèrent. Citons ici quelques sites célèbres comme Brassempouy en Chalosse, Isturitz en Pays basque ou Arancou, distant d’à peine 10 km, parce ce sont autant de pièces
d’une mosaïque incomplète : la vie des derniers chasseurs-cueilleurs de l’Age du Renne dans le Pays d’Orthe.
Longtemps après…
Le pied de la falaise fut enfin fréquenté au cours des âges des métaux. Immédiatement au pied de la falaise, à l’abri Duruthy, furent inhumés plusieurs corps auxquels étaient associés divers
objets lithiques, céramiques et métalliques.
Poignard en silex associé aux sépultures
proto-historiques (Duruthy)
Bibliographie
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DACHARY M. et alii – 2006 : « Les Magdaléniens à Duruthy », catalogue de l’exposition du même nom (7 octobre-10
décembre 2006), 188 p.
ARAMBOUROU R. et alii – 1978 : Le gisement préhistorique de Duruthy à Sorde-l’Abbaye (Landes). Bilan des recherches de 1958 à 1975. Mémoires de la Société
Préhistorique Française, Tome 13, Paris, C.N.R.S., 158 p.
STRAUS Lawrence Guy et alii – 1995 : Les derniers chasseurs de Rennes du monde pyrénéen. L’abri Dufaure : un gisement tardiglaciaire en Gascogne, Mémoires de la
Société Préhistorique Française, Tome XXII, Paris, C.N.R.S.,
287 pages.
Voir aussi HYPERLINK :
"http://pagesperso-orange.fr/Arancou-site-archeo/index.htm"
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