Les Moulins et les Meuniers ( 2 )
À Bélus
Le Moulin de Claquin
Aujourd'hui transformé en maison d'habitation et de restaurant, l'arche qui ouvre sur le canal voûté du canal de fuite, reste toujours apparente au ras du sol.
Le ruisseau de Serry alimente l'étang du moulin, et même s'il ne résonne plus du "tic-tac" des meules, il accueille désormais de calmes pêcheurs et aussi les rires et les jeux des enfants du camping voisin. Il va ensuite rejoindre le ruisseau de Lespontes.
"La maison noble de La Place qui dépendait de la caverie de Villenave, avait trente journaux de fonds sans compter les trente arpents de terre de Saucède, Montardon et Lagaillote, plus le moulin de Claquin avec ses vingt-cinq journaux de terre." (Vincent Foix, Bull. de la Sté de Borda, 1895)
Les Meuniers de Claquin
An III de la République: Bernard GARSŸ (Garcie)
1809 - Louis ARRIOUSSECQ
1817 - 1822 Jean LESCASTREYRES & Jeanne BERGÉ
1828 - Jean MEFFE, 76 ans ( voir St Étienne)
1829 - Antoine CAUP
1834 - Jean LAPOUBLE, 50 ans
1840 - Jean CAUP, 27 ans
1865 - Jean Baptiste DARNAUCHANS & Marie PEYRES
À Saint Lon les Mines
Le Moulin de Bagat
Construit sur le Ruisseau de Lespontes, dans la partie sud-ouest de la commune, le fils des derniers meuniers, Joseph
Séosse a transformé le moulin pour le stockage et le transport du maïs, installations reprises ensuite par la société Maïsadour.
Les Meuniers du Bagat
1727 - Pierre DUTOURON
1792 - Martin LAVIELLE & Marie CAUP
1793 - Prosper ST GERMAIN & Marie DARRIEUSSECQ avec leur fils Pierre
1806 - François CAUP & Marie DURQUÉTY
1847 - Gratien HAYET, 26 ans & Marie CAUP, 16 ans
Marie est la fille d'Antoine, meunier et de Jeanne BELLEGARDE
Le Moulin de Cazenave
Aujourd'hui disparu, c'était une dépendance de la caverie de Cazenave, comme nous l'indique un document ancien: "Le huit prairial an II, Bernard Tachoires fils,
juge au tribunal du district de Dax, maire de Saint Lon de 1806 à 1819, rachète 6750 livres le moulin et la moulaque de Cazenave, appartenant à Luce Antoine
d'Aspremont."
Le Meuniers de Cazenave
1783 - Jean PONS & Marie DUFOURQUET
1808 - Jean GRENIER & Jeanne LISSAGUE
(nous les retrouverons à Orist en 1818)
1926 - François GRENIER
À Siest
Moulin et Moulaque de la caverie
Bâti du le Ruisseau du Bassecq, le moulin est un grand bâtiment carré en ruines (seuls les murs extérieurs subsistent et différentes ouvertures témoignent de l'existence d'un étage) avec une ouverture en forme de meurtrière. Pour la défense de ses propriétaires, les capérans, qui percevaient l'impopulaire dîme dans la Capéranie dont subsiste encore la Grange.
"La Caverie de Siest comprenait la maison noble de Siest, plusieurs champs, vignes et terres labourables, un petit moulin et 32 journaux et demi d'anciens communaux partagés."
Le moulin était actionné par une roue à pales faisant tourner trois paires de meules. Les paysans apportaient leur blé et recevaient, proportionnellement, de la farine (système de mesure à "la Pugnère").
À Siest, on ne séparait pas le son de la farine: il fallait le faire soi-même à la maison, à l'aide de "passedeyres".
La Moulaque, à cent mètres au sud, sur le ruisseau de l'Irangue, prenait avec son unique paire de meules, le relais du moulin lors d'une crue du Bassecq.
Une très belle voûte en pierre de sortie de l'eau est conservée sur la façade nord, mais l'accès au site reste difficile.
Les Meuniers de Siest
1702 - Bertrand et Jean SOUROUILLE
1704 - Jean CASAUX
1845 - Pierre LAFARGUE & Marie LALANNE
Quand un Moulin rencontre l'Histoire
"Le Moulin fut occupé par les meuniers jusqu'en 1920, puis par des particuliers. Au début de la Seconde Guerre mondiale, des réfugiés polonais l'investirent pendant un mois; plus tard, il fut le repaire de la Résistance FTP et Républicains espagnols toujours en lutte. Ils utilisaient aussi une grotte (dite Grotte des maquisards) dans une enfranctuosité du rocher, sur la rive droite de l'Irangue, à 150m en amont de la Moulaque. Sous le feu des batteries allemandes, le moulin subit d'importants dommages." (Témoignage Gérard Lasserre à Loustau)
Bail du moulin de Siest pour Bertrand et Jean Sourouille, par Bertrand de Castellan, passé le 30 octobre 1702.
"Ce jourd'huy trentiesme du mois d'octobre mil sept cens deux, après midy en la parce de Siest, maison noble de Lassalle, par devant moi, notaire royal soussigné
en présence des témoins bas nommés, a ésté en sa personne, noble Bertrand de Castellan, écuyer, habitant de ladite paroisse, lequel laisse volontairement à titre d'afferme pour
une année qui commance demain et qui finira à pareil jour et ce en faveur de Bertrand et Jean de Sourouille, père et fils, muniers habitants de la paroisse d'Igaas, présents et acceptants, à
savoir le moulin moulan de Siest, appartenant au dit sieur de Castellan aussi le jardin, et ce moyennant six sacs et demi de millas et six sacs et demi de
froment, mesure marchande pour ladite année, lequel bled lesdits père et fils solidairement liés pour ladite, sans division ni dissenssion, le fils […] du père promettant
et s'obligeant de payer audit sieur Castellan quartier par quartier qui est de trois mois en trois mois contre ce promettent de plus moudre la molande dudit sieur Castellan sans
pignorer, au moyen de quoy ledit sieur Castellan promet laisser les papauans […] nécessaires audit moulin et lesdits Sourouille entretenir et les terrasser […]
en bons pères de famille et au bout de l'année icelluy moulin remettre audit sieur Castellan en bon et neuf […] état, et pour ce dessus tenir hypothèquent chacun pour ce qui le concerne, ou
s'oblige à assuré […] et hypothéqué […] leurs biens meubles et immeubles […], présents et futurs qu'ils soumettent aux rigueurs de justice qu'il appartiendra […] ledit témoin à ce appelé par par
moy sousigné notaire royal les dits Sourrouille n'ont signé pour ne savoir ainsi qu'ils l'on déclaré, de ce requis par moy.
Signé Tachoires."
À Orist
Le Moulin de Villemayan
"Il faisait partie de la seigneurie de Villemayan, anoblie par Raymond Arnaud, vicomte d'Orthe avant 1220. On y accédait par trois voies étroites venant du Bourg, de Bassané et de Caurey. En 1669, le moulin fut vendu par Antoine, seigneur de Villemayan au sieur Adrien Duclercq. De cette maison noble, fut anciennement distrait le moulin noble de Villemayan avec deux lopins de prairie appelés l'Arribère de Debat, terres nobles qui furent dénombrées le 30 décembre 1699 par Me Jean Duclerc, notaire et, en 1757 par sieur Pierre Duclerc, officier dans les bandes grammontoises. En 1730, Pierre Duclercq, avocat, le céda à la famille de Lertère du Puyo. En l'an XII de la République, il appartient à M. Laborde." (V. Foix, Actes Senjean)
Le moulin était loué par bail de trois ou cinq ans au meunier. En 1345, il est loué à Gratien Darribat pour dix charettes de grain et 10 livres. Chaque métairie possédait son four pour cuire le pain. Chaque paysan faisait donc moudre le grain, moyennant la "pugnère". Ceux qui ne produisent pas de grain achètent la farine au meunier. Ceux qui n'ont pas de four portent leur pain à cuire au boulanger, à la maison Moulié.
Ce moulin est relativement bien conservé et les traces de son activité passée sont apparentes: conduite forcée, canal… L'eau arrivait au moulin par un canal qui se déversait dans un étang. En amont, se trouvait un barrage ou "destoute" sur le ruisseau de Lespontes qui recevait les eaux de la Houneyre et de Lastres. À partir de l'étang, une conduite forcée amenait l'eau vers le moulin et un canal de fuite l'évacuait vers le même ruisseau au pont de Labourdey. Il est possible qu'un bassin complémentaire ait existé sur le ruisseau de Lastres en amont du pont d'Amou entre les pentes de Barbaste et celles de Puyo car le dessin de ce lac figure sur la carte du cadastre de 1818.
En 1955, au décès du dernier meunier, les meules ont été vendues.
Au Moulin en 1952
"Le moulin était inondé. Joseph, le garde-champêtre, et Paul Plachot durent aller secourir Marie Caup, refusant de quitter sa maison. L'eau montait toujours. Les poules dans la volière attenante étaient déjà coincées sous les tuiles qu'il fallut enlever pour sauver quelques volatiles. À force de parlementer, elle consentit à regagner l'étable hors d'eau. Paul, à pied, menait la barque. Tout à coup, il perdit pied ; sans repère, il avait glissé dans le canal d'amenée. Quelle frayeur !… Joseph en frémit encore."
Les Meuniers de Villemayan
1642 - Jeannicq de LESTRADE & Catherine de POMMIERS
1656 - Jean MEÏTADER & Marie de GARLAT
1690 - Jean de CAZAUX & Cécile de GUISCHANÉ
1705 - Pierre DUBOSCQ & Marie LAGAILLARDIE
1709 - Jean de PEDELAN & Mariede FITON
1724 - Pierre de SALES & Marie BUCSUZON
1751 - Michel PENDANX & Marguerite LATASTÈRE
1755 - Jean LARTIGUE
1777 - Mariage d'André DUPON de Pey & Jeanne CAUP
1778 - Jean CAUP & Jeanne CASTETBIEILH
1785 - André DUPON (voir 1777)
1798 - Bernard GARCIE
1818 - Jean GRENIER & Jeanne LISSAGUE
( venus de Cazenave à Saint Lon )
1834 - Martin CAUP & Jeanne DUTEN
( fille de Pierre DUTEN, meunier au Mouliot de Pey)
1845 - François CAUP
1862 - Pierre et Marie SANGUINET
1873 - Jean & Marie LAFITTE
1874 - Antoine & Jeanne LAPEYRE
1877 - Pierre & Marie PLACHOT
1897 - Antoine & Eugénie LAPEYRE
1919 - Pierre CAUP & Marie GRENIER
À Pey
Le Moulin de Barroumes
Connu dès le XVIe siècle, il a été utilisé jusqu'en 1952. Il figure sur la carte de Cassini en 1760 sous le nom de Moulin de
Camiade. Ce moulin qui porte les dates de 1697 et 1769, était alimenté par le ruisseau de Barroumes (Pey) et le ruisseau de Castreyran (Saint Étienne
d'Orthe) formant un étang de plus d'un hectare aujourd'hui asséché. Le gros œuvre était, à la fin du XXe siècle, encore en bon état, mais la toiture menaçait ruine. La machinerie a été fragilisée
à la suite de l'orage de juin 1988. Elle est finalement tombée avec les meules quelques années après. Une brêche s'est ouverte dans la digue longue de 120 mètres.
Comme presque tous les moulins des Landes, il fonctionnait à l'aide d'une roue à aubes horizontale en fer. Il comportait deux paires de meules: une pour le froment et l'autre pour le maïs
En pleine activité, le meunier et son fils employaient et traitaient 100 kg de grain à l'heure. L'éte, la réserve en eau étant épuisée, l'activité était reportée au Moulin de la Nabe à Rivière.
Si au XVIe siècle, le seigneur de Barroumes est signalé comme possédant le moulin, c'est depuis le début du XVIIIe siècle que les propriétaires successifs sont
clairement nommés: familles Ducros de Betbeder, Cabarrus, Hourco, Barthe-Terrier. En 1902, le moulin est acheté par M.
Séosse, meunier exploitant et par sa femme, née Dupont.
Un acte de location, signé en 1835, indique le loyer ainsi que les outils attachés au moulin.
Ci-contre, barres et marteaux
du Moulin de Barroumes
Les Meuniers de Barroumes
Selon les registres paroissiaux, les événements retrouvés ayant eu lieu au Moulin de Barroumes:
I - Pierre LESLUGE, natif d'Anglet, décède au moulin en 1669. Il avait d'abord été l'époux de Jeanne BARTELANUSSE qui est décédée en 1664, vraisemblablement des suites de couches de leur fille Jeanne. Pierre se remarie avec Catherine LACOMÈRE. Naîtront de cette union Étienne (1666), Marie (1668), Bernard (1671) et Bernard (1674)
En 1665, naissance de Pierre LABORDE, fils de Étienne et de Marie PEYRE.
Le 7 février 1699, mariage de Pierre CASENABE et laire LASCHAU.
II - En 1709 Gratien DARASPEN épouse en premières noces Marie PUYOU de Saint Lon. Ils ont au moins un fils, Jean né le 2 juillet 1718 et une fille, Jeanne qui va épouser Jean HORCADE, ancêtre de Céline Irma CABOS, épouse de Thomas SÉOSSE.
Le 27 avril 1720, Gratien, devenu veuf, épouse Jeanne LABERNÈDE. Ils auront quatre enfants: Pierre qui se marie en 1745, Claire, née en 1733, Jean né en 1735 qui se marie ensuite avec Jeanne DARGET. Ces derniers auront une fille, Jeanne née en 1760 dont le parrain est Pierre DARASPEN, meunier à Saint Étienne.
En 1785, Jean DARASPEN, fils de Gratien, est dit "meunier de Camiade".
III - Pierre Jean DUPONT aîné décédé en 1844), avec son épouse Marguerite DARRIGADE (décédée en 1866 à 82 ans) sont meuniers au moulin de Barroumes où naissent au moins quatre de leurs enfants:
- Jean en 1811,
- Jean en 1815 (décédé en 1868) qui épousera Jeanne DUSSARPS de la boulangerie de Rivière où il devient meunier du Moulin de la Nabe;
- Jacques-Jean (1821-1901) qui épouse en 1856 Marie Ursuline DESQUERRE (1840-1909). Ce couple a au moins une fille Marie-Célina (1857-1920) qui épouse en 1879 Pierre Paul SÉOSSE (1856-1938) de St Martin de Hinx où ses parents sont aussi meuniers.
En 1902, Pierre Paul SÉOSSE et Marie Célina DUPONT achètent le moulin.
Enfin, Armand SÉOSSE, né en 1927 qui épouse en 1947 Suzanne DULAU, sera le dernier meunier de Barroumes. Les meules s'arrêtent de tourner avec son décès en 1952.
Le Mouliot
L'appellation "Mouliot" est une variante de "Moulaque". Il s'agit d'un petit moulin sans doute à une seule paire de meules, sans habitation pour le meunier. Il est généralement situé en aval d'un moulin.
Celui de Pey, d'après la matrice cadastrale de 1902, existait sur le ruisseau de Péhabé, avec son étang et une terre dont l'ensemble est dénommé "Mouliot".
Aijourd'hui, il ne subsiste qu'un petit muret au bord du ruisseau, à l'emplacement du moulin. L'étang a été drainé et mis en culture.
L'existence de ce Mouliot est confirmée par des documents, au moins en 1794 et 1813.
Un Meunier du Mouliot
Le 3 février 1811, Pierre DUTEN , meunier à Pey, fils de Jean DUTEN et Marie LAFITTE va épouser à Bélus Marie DOUAT. Nous le retrouvons meunier au Mouliot, en 1834.
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