usqu’en 1935, les habitants de Pey, comme ceux de Josse, sur l’autre rive de l’Adour, utilisent un bac pour traverser le fleuve. Ce passage de l’Adour se fait en bateau, passe-cheval ou batelet. Le port de Pey figure sur les cartes du siècle précédent mais, dès le XIXe siècle, les habitants des communes environnantes de part et d’autre du fleuve,  souhaitent voir un pont remplacer ce bac.

Un projet naît en 1870 mais, il ne verra finalement un début de réalisation qu’en 1931 et l’inauguration de l’ouvrage pourra intervenir en 1935.

Une cinquantaine de personnes ont œuvré pour la réalisation, originaires pour certaines, des communes environnantes, mais aussi de Bordeaux, d’Espagne et même d’Alsace. Un suédois fera partie de l’équipe pour compléter ce tableau international. Une photo du groupe est prise à la fin des travaux. Un album et des articles de la “Petite Gironde” permettent d’imaginer les fêtes qui ont émaillé cette inauguration. Des souvenirs de cette construction du pont et de son inauguration ont fait l’objet d’enregistrements en 1991.

Pendant la Seconde Guerre mondiale qui intervient seulement quelques années après cette construction, la traversée du pont est réglementée et il est gardé nuit et jour par deux équipes formées chacune d’un habitant de Pey et d’un habitant de Josse. Elle se relaient en occupant une cabane construite côté Pey. Seuls étaient autorisés à traverser, les riverains et les personnes munies d’un laissez-passer.
Des témoignages font état du fait que ce pont fut établi pratiquement à l’endroit où, dans des temps plus anciens, existait un gué qui permettait de traverser l’Adour au lieu-dit “Marquèze” (c’est aujourd’hui encore le nom d’une habitation côté Josse à proximité immédiate du pont qui en a pris le nom). Des cartes des Chemins de Compostelle indiqueraient que les pèlerins se rendant de Dax à Bayonne traversaient les eaux grâce à ce gué.

ne délibération en date du 22 mai 1864 nous apprend que le Conseil municipal de Saubusse souhaite prolonger la route vicinale n°17 du bourg vers la commune de Peyrehorade et demande en conséquence, la construction d’un pont sur le fleuve à l’endroit du port de la commune, aux frais de l’État. Mais c’est grâce à la générosité de Mme Louise Eugénie Desjobert, née Delachaux, en 1878, que sera permis l’aboutissement du projet. Un don de 400 000 francs autorise la construction d’un pont en pierre.

Ce pont “de Saubusse” ( ou “pont Saint Jean” ou aussi “pont Desjobert” ) qui enjambe l’Adour est devenu aujourd’hui le passage obligé pour quitter le pays d’Orthe vers le Marensin, ou y entrer. Il porte  sur chacune des six piles qui le supportent (dont trois au-dessus de la barthe et trois au-dessus du fleuve lui même) un monogramme en pierre composé des lettre E et D entrelacées dans une couronne de lauriers, en hommage à la bienfaitrice.

Pour son inauguration, on fit traverser deux attelages de bœufs tirant des charettes lourdement chargées pour en éprouver la solidité.

Le pont et, sur l'autre rive, Saubusse

Vue prise de l'amont

e pont de Labourdey est établi sur le ruisseau de Lespontès, dit “du Moulin” dont la vallée divise la commune en deux parties : le quartier de Haut et le quartier de Bas. Il a connu depuis la Révolution de nombreux aléas dus à de fréquentes inondations et dont nous retrouvons le déroulement au travers des décisions du Conseil municipal :

- Le 15 brumaire de l’An Douze, nous apprenons qu’il est complètement délabré. La commune décide la vente de vingt-six chênes dont le bénéfice doit servir à sa reconstruction. Mais le 9 mai 1806, l’Autorité supérieure n’a pas encore donné l’autorisation de couper les arbres et les accidents sont nombreux. Le 13 mai 1811, le Préfet nomme enfin un expert, le sieur La Roquette, avec pour mission la reconstruction du pont. Le devis s’élève alors à 1800 francs. Pour faire quelques économies, le transport du bois du port au pont est à la charge de la Commune. Si les fonds libres ne sont pas suffisants, celle-ci est autorisée à utiliser les avances d’un particulier.
- Le 21 février 1822, le pont est à nouveau considéré “très dangereux pour les charettes et les cavaliers”. Décision municipale est prise de le réparer.
- Le 7 novembre 1852, la commune constate la complète disparition de l’ouvrage. Elle décide alors de faire réaliser des culées en maçonnerie et propose de prendre sur ses fonds libres la somme de 1461 francs pour cela. Le reste est prélevé sur les recettes de l’exploitation de la carrière communale, dont la pierre doit servir à l’enrochement de l’Adour et de l’atelier de Carrère : 4000 mètres cubes à 0,31 franc, soit 1240 francs. La commune demande l’autorisation deux hectares de lande communale. Le 2 octobre 1853, M. Deslous est adjudicataire pour 1530 francs avec obligation de construire un pont provisoire pour les charettes avec le bois de récupération de l’ancien pont.
- En 1888, un canal de dérivation est réalisé aux abords du pont de Labourdey à la demande de M. Barthes, sénateur des Basses Pyrénées et propriétaire du Moulin.
- En 1909, une somme de 200 francs est allouée à la réparation du garde-corps “afin de prévenir les accidents”.
- En 1976, après la modification du cours du ruisseau du Moulin qui emprunte désormais le canal  de dérivation réalisé précédemment, la réalisation d’un nouveau pont est entreprise dont les plans semblent avoir disparu dans un incendie.